Réorganisation chez Airbus Defence & Space : 2 043 suppressions de postes prévues dont 540 pour la France

Publié le 09 décembre 2024

Le 4 décembre dernier, lors du Comité Européen d’Airbus Defence and Space, la direction a présenté son plan de réorganisation aux partenaires sociaux. Ce projet, qui marque le début d’une phase d’information-consultation, prévoit 2 043 suppressions de postes, réparties à travers plusieurs entités et pays. Un nouveau coup dur pour les salariés.

Les suppressions en chiffres

Sur les 2 500 suppressions initialement envisagées, 2 043 postes seront finalement supprimés. Voici la répartition par entité :

  • Space Systems : 1 128 postes
  • Air Power : 250 postes
  • Connected Intelligence : 47 postes
  • Management et fonctions support : 618 postes (dont 160 au COO, 149 au Digital, et 112 aux Finances)

Pour la France, 540 postes sont concernés, soit 7,17 % des effectifs français d’Airbus DS, répartis principalement entre les sites d’Élancourt (116 postes) et de Toulouse (424 postes).

Une réorganisation qui inquiète

Nous pourrions nous réjouir que cette réorganisation épargne 457 collègues, mais ce sont toujours 2 043 suppressions de postes de trop

FO revendique le respect d’un juste équilibre dans le partage industriel transnational, en veillant à ce que la France ne soit pas lésée par d’éventuels transferts de charge. Nos emplois à très forte valeur ajoutée ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel du profit. Au-delà des nombreuses interrogations que ce plan soulève, la brutalité des annonces suscite incompréhension, sentiment d’injustice et offense à l’engagement et au professionnalisme des salariés.  

Mobilités et solidarité groupe : une priorité pour FO

FO réaffirme son exigence de zéro licenciement. Le syndicat demande que toutes les solutions soient explorées pour éviter les départs contraints.

N’oublions pas que le précédent PSE ne date que de 2020. Initialement prévu pour 464 salariés, il avait été ramené à 404 selon la répartition suivante : 92 à Élancourt, 260 à Toulouse et 7 à Bezons. Ce plan, négocié, avait permis des départs volontaires accompagnés. IL y a une sorte de bis repetita.

Pourrons-nous trouver une solution pour chacun cette fois encore ?  FO réaffirme son exigence de zéro licenciement. Les mobilités internes doivent être privilégiées, en parallèle des départs naturels (retraites ou démissions). La solidarité au sein du groupe pourra absorber une partie des mouvements.  

Un sentiment d'échec

Malgré des livres blancs successifs et des intentions politiques affichées, l’industrie française reste en danger, à l’image du secteur automobile et de toute sa chaîne de fournisseurs.  L’activité spatiale, elle aussi, paie un lourd tribut dans un contexte de concurrence internationale accrue et de manque de synergies pour créer un véritable champion européen.   Après Thales, c’est au tour d’Airbus. Pour FO, ces chiffres bruts et ces changements organisationnels doivent être soumis à une validation par une expertise française indépendante.

Au-delà des conséquences humaines, avec les départs volontaires et les mobilités, les projets en cours seront également affectés. Chaque plan de réduction d’effectifs entraîne une perte de compétences. Si l’activité reprend par la suite, le risque est réel de perdre des savoirs essentiels entre-temps.  De plus, le recours croissant à la sous-traitance accentue notre dépendance et réduit notre maîtrise des compétences clés.  

FO reste mobilisé

FO Airbus DS reste pleinement engagé pour garantir la défense des droits des salariés et la transparence tout au long de ce processus.  

Il convient également de souligner que la question de la prise en compte des départs déjà enregistrés, et notamment leur éventuelle rétroactivité, reste en attente de clarification. La Direction a annoncé, en CSE-E du 5 décembre, que les départs actés depuis le 1er juillet et correspondant à un poste supprimé seraient comptabilisés.

 

Pour toute question, contactez vos élus et représentants FO.




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